Comme on le sait, certains pensent que la construction des Portes Sacrées empêcherait les musulmans et las croyants d’autres confessions de se rendre dans leurs lieux sacrés : les cimetières, le Tchufout-Kalé etc.
Le plan Général du monastère élaboré par l’institut « KrimNiiproekt » prenant en compte la décision du conseil urbaniste du Ministère de l’architecture et de la politique de construction a prévu deux entrées supplémentaires pour le territoire Zingili Medresa – par la rue Bassenko – la première - l’une ancienne entrée, fermée par la décision de la direction du dispensaire. La deuxième : par la rivière Tchurouk-Sou.
Ces entrées sont prises en compte dans le plan général de la construction. Il mentionne la possibilité d’un passage vers le Tchufout-Kalé et aux cimetières par un seul chemin : passant sur le territoire du monastère. Je propose aux croyants qui ne souhaitent pas passer sous laCroix Orthodoxe d’emprunter ce chemin en évitant les Portes Sacrées, en passant par la rue Bassenko jusqu’aux Portes Sacrées, puis prendre le terrain venant vers la pente.
Je propose également d’établir aux frais du monastère et par ses propres moyens des portes reprenant la symbolique musulmane :«minarets et croissants » au lieu et place des portes d’entrées sur le territoire de la réserve naturelle (les portes bleus claires de l’accueil). Je propose encore d’indiquer sur ces portes qu’elle sont le cadeau du monastère de la Dormition et qu’elles sont restaurées selon la tradition historique, qu’elles sont ouvertes à tous. Au-dessus des Portes Sacrées du monastère la symbolique orthodoxe ne sera pas établie. Elles seront simplement les portes séparant le territoire du monastère du territoire de la ville. Sur les Portes Sacrées indiquer que ce sont les portes reconstruites à l’endroit où les autres ont été détruites à l’époque des troubles.
A l’entrée de la vieille ville est établi un monument à la mémoire de l’écrivain, du poète, de la personnalité publique : M.Ismail GASPRINSKI. Ce monument de plâtre peint est défraîchi par les intempéries. Je propose de refaire la peinture moi-même 2 fois par an au printemps et en automne tant que je serai vivant. Et cela n’engage que moi.
J’aménagerai également le territoire autour du monument en y plantant des fleures et en prenant soins jusqu’à une saison avancée ; montrant ainsi que je respecte les Tatares et leur foi :« il n’y a ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme : tous sont égaux devant le Christ.(Gol.3 : 26-28).
M. Ismail GASPRINSKY a écrit ces mots remarquables sur les relations entre les Tatares et les Russes :«Je ne dépenserais pas une goutte d’encre pour ces notes si je doutais une minute du future brillant de la patrie et de l’islamisme qu’il habite. Je crois que tôt ou tard l’islamisme russe élevé au sein de la Russie prendra la tête de la pensée et de la civilisation du monde musulman». (I.GASPRINSKI, « L’islamisme Russie ». Simféropol, 1881).
En outre je propose une fois par semaine faire la liturgie dans le monastère en langue tatares de Crimée. Mais il n’y a pas lieu de décider de cette question ici.
Je trouve qu’ainsi nous commencerons à retrouver la paix, le calme, la sérénité qui a existé jusqu’en 1917 entre le monastère ses supérieurs et les khans, quand aucun d’entre eux n’avaient envers l’autre aucune prétention, mais où régnaient la paix, l’entraide et l’amour ».
Le Supérieur du Monastère
L'Archimandrite Silouane